La courbe de l’oubli

La courbe de l’oubli

Ne vous est-il jamais arrivé d’apprendre un cours ou une leçon par cœur, et quelques temps après ne plus vous souvenir de la moitié de ce que vous avez appris? C’est normal! C’est ce que le scientifique Hermann Ebbinghaus à démontré grâce à la courbe d’Ebbinghaus, appelée aussi courbe de l’oubli. Nous allons voir en quoi elle consiste, et comment lutter contre ces oublis en ancrant nos apprentissages dans notre mémoire à long terme.

La courbe de l’oubli : qu’est-ce-que c’est ?

La courbe de l’oubli, aussi appelée courbe d’Ebbinghaus, en référence à Hermann Ebbinghaus, le philosophe allemand de la fin de XIXème siècle, qui l’a mis en place. Considéré comme le père de la psychologie expérimentale. Elle démontre qu‘au fur et à mesure que le temps passe, nous oublions de plus en plus ce que nous avons appris.
Cette courbe fonctionne avec les apprentissages non vitaux. En effet, si vous mettez votre main dans un barbecue et que vous vous brûlez, cela s’encre directement dans la mémoire à long terme! Mais aujourd’hui, la majorité de nos apprentissages ne sont plus d’ordre vital, donc nous les oublions naturellement.
Cette courbe démontre aussi qu’il existe un moyen de lutter contre cela: les révisions. Mais elles ne doivent pas être faites à n’importe quel moment. Normalement, la première révision devra se faire 10 minutes après l’apprentissage. La deuxième leçon devra avoir lieu le lendemain, la troisième une semaine après, la quatrième un mois après et la cinquième, six mois après. Dès lors, l’apprentissage sera rentré dans la mémoire à long terme.
Dans la réalité, ce n’est pas aussi tranché que cela, et nous allons voir pourquoi.

La courbe de l'oubli
Courbe de l’oubli, source : Wikipédia

Les limites à la courbe de l’oubli

La courbe de l’oubli a ses limites. En effet, elle est incomplète. Lorsque qu’Hermann Ebbinghaus a fait son étude, il a demandé aux sujets de mémoriser des séries de trois lettres dénuées de sens (comme PHJ, KZX, PRF…) et il a analysé combien de temps les sujets étaient capables de retenir l’information. Et il en a fait des moyennes. Cela pose plusieurs problèmes:

  • Le type d’information : Une suite de lettres sans aucun sens se mémorise forcément moins bien qu’un apprentissage où la personne peut connecter ses connaissances à celles déjà existantes. Par exemple, si on vous demande d’apprendre PZR, ce n’est pas évident à retenir. Par contre si vous devez retenir BNP, c’est beaucoup plus simple car vous pouvez connecter cette information à celle que vous connaissez déjà (BNP –> banque).
  • Les conditions d’apprentissages ne sont pas prises en compte: Si vous êtes fatigué, avez consommé de l’alcool, vous êtes dans un endroit bruyant, si vous êtes soumis à des distractions… l’apprentissage ne sera pas aussi efficace.
  • Il existe différents types d’oubli: le temps est une cause d’oubli, mais pas seulement (maladie, manque d’intérêt, manque de motivation…)
  • Le sujet testé : personne âgée, jeune, prise en compte de l’expérience… ne sont pas pris en compte.
  • Elle se base seulement sur des moyennes: La quantité d’informations et le temps que l’information met à se loger dans la mémoire à long terme dépend donc de chaque personne.

Ce que nous apprend réellement la courbe de l’oubli

Cette courbe, bien qu’ayant ses défauts, nous apprend principalement deux choses:

  • Nous oublions la plus grande quantité d’information sur les premiers temps qui suivent l’apprentissage
  • Ce sont donc les premières révisions qui sont les plus importantes.

Comment lutter efficacement contre l’oubli ?

Comme nous venons de le voir, ce sont les premières révisions qui ont une importance capitale. En effet, plus le temps avance, moins nous oublions. Cette méthode fonctionne aussi pour les personnes atteintes de troubles dys.

Lorsque vous apprendrez un cours, une leçon… vous n’êtes pas obligé de la révisez les 10 minutes qui suivent comme le suggère la courbe d’Ebbinghaus, mais dans la même journée. En effet, le cerveau fait le ménage le soir même. Il filtre les infos importantes de la journée, les stocks et élimine les informations non essentielles. Si vous avez reçu une informations deux fois dans la même journée, votre cerveau aura tendance à la conserver dans la mémoire (à court terme pour le moment) car pour lui, elle peut revêtir un caractère important.
Astuces : Lorsque vous avez eu votre cours et que vous le révisez le soir, ne le relisez pas! Sinon tout va vous semblez évident puisque vous l’avez vu le jour même. Prenez plutôt une feuille blanche et réécrivez votre cours (au moins les points le plus important), ou mieux : dessinez-vous une mind map!
Je vous donne un exemple qui illustrera mes propos : citez-moi, en 5 secondes, trois villes australiennes …. allez ….tout de suite… c’est bon???? Vous les avez??? Je sais pour la majeure partie d’entre vous, vous n’aviez pas les trois. Maintenant si je vous avais dit où se trouve Sidney, Melbourne et Camberra ? Sans hésiter vous m’auriez dit l’Australie!
Le fait des réécrire les points principaux de vos cours vous permet de pouvoir retrouver l’information dans les deux sens.

Ensuite, la deuxième révision doit avoir lieu le lendemain, en suivant les mêmes principes de réécriture des points importants. Cela vous permettra de voir ce que vous avez retenu assez facilement et le point que vous devez approfondir.

Pour la troisième révision, vous n’êtes pas obliger de la faire une semaine après. Vous pouvez la faire le lendemain de la deuxième. Ou deux jours après, à vous de voir.

Pour les révisions qui suivent vous pouvez ensuite les espacer progressivement. Une semaine, puis un mois, puis six mois…


Ce qu’il faut retenir de tout cela :

  • Apprenez votre cours le jour même. Sans le relire mais en écrivant les points principaux ou en dessinant une mind map
  • Faites cela pendant trois jours consécutifs
  • Espacez ensuite les révisons (une semaine, un mois, six mois)
  • Commencez par utiliser le canevas de révision suivant : 1 jour/1jour/1 jour/1 semaine/ 1 mois/6 mois. Puis adaptez-les en fonction de vous, car il ne faut pas oubliez que cela n’est qu’une moyenne. C’est donc à vous de vous l’approprier!

Pour aller plus loin : Créez-vous des fiches de révisions, des Mind map et une fois la révision faite, programmez la prochaine sur votre agenda. Cela vous permettra de ne pas « oublier » de réviser.
Il existe des applications comme anki qui fonctionnent avec un système de flashcard. Elle vous permet de réviser les informations à certains intervalles afin de mieux retenir. Il existe aussi la memory box que le mentaliste Fabien Olicard à mis en place en se basant sur le principe de la courbe de l’oubli.

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One thought on “La courbe de l’oubli

  1. La courbe de l’oublie est présente dans le livre d’Olivier « tout le monde n’as pas eu la chance de rater ses études  » . Mais un rappel des fondamentaux de cette méthode n’est pas négligeable 😉

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